Impérissable poème

 Impérissable


Les Choristes (detail; 1877), Edgar Degas. Photo: Patrice Schmidt; © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais


Reviens-tu pour me couronner aujourd’hui ?

Avec des tiares de laurier

Des années vécues qui se sont évanoui  

O jour, je vais me railler !

 

J’aurais rêvé une autre éternité

Une autre douceur de tes mains

Versant dans ma coupe du venin

J’aurais voulu ne pas avoir été…

 

J’aurais voulu que ton souffle

Aurait engendrée une autre créature

Impérissable comme le temps qui coule

O terre cuite, cesses tu ta filature ?

 

Mon cœur à ma lucidité s’incendie

D’été, de canicule et de craintes

O flamme qui ne s’est jamais éteinte

Ne mériterai-je d’être en paradis ?

 

Je m’adresse à tous les placides

Assis sans doute sur leur trône  

Savez-vous quand viendra l’automne

Raillez raillez vos rides

 

Ah ! si c’est vous moqueurs infatigable

ôtez vos couronnes, ôtez vos fardeaux

le temps caresse les âmes et brise les dos

que mon vers soit impérissable

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